Capital risque – Capital développement – Seed – Série A – Série B – BA…Pas facile de s’y retrouver dans la jungle angliciste des appellations. Une entreprise connaît au cours de son développement différentes phases : depuis sa création en passant par des phases de croissance et de maturité, voire de difficultés. A chacune d’entre elles correspond un type de “capital-investissement” : le capital-risque, le capital développement, le capital-transmission, les fonds de retournement ou de mezzanine.
Quel fonds d’investissement en France est le mieux adapté au niveau de maturité de ma société ?
C’est ce que nous allons déchiffrer pour vous dans cet article.
Capital Risque
Le capital-risque est un élément du capital-investissement qui regroupe l’ensemble des opérations visant à financer la création et les premiers pas de l’entreprise sur son marché.
Le capital-risque (Venture Capital) se décompose en deux types de financement :
- le capital-amorçage (seed capital), c’est-à-dire l’intervention avant, ou juste au début du démarrage de l’activité d’une nouvelle entreprise ;
Outre les fonds d’investissements, l’argent nécessaire au financement de la toute jeune entreprise provient de la famille et des amis (le love money*) ou encore des business angels**. - le capital-création (start-up), soit le financement au démarrage de la nouvelle entreprise ou pendant son premier développement.
On pourra décliner encore le capital-création en Série A et Série B ou C, autant d’étapes qui correspondent aux levées de fonds nécessaires à la société pour percer sur son marché.
Le terme « risque » prend toute sa signification, car les investisseurs interviennent au moment où les chances de survie de l’entreprise sont les plus faibles. De ce fait, les retours sur investissement, s’il y en a, sont d’autant plus importants.
Les capitaux risqueurs financent les premiers développements techniques, la R&D, les commerciaux ou encore les investissements marketing et communication. Ces nouvelles sociétés évoluent souvent dans les secteurs des Nouvelles Technologies (Fin tech, Intelligence Artificielle, smart tech, …), dans ceux du monde des sciences du vivant, dans les secteurs du e-commerce et de l’électronique et des objets connectés. Plus généralement les capitaux risqueurs s’intéressent à l’ensemble des sociétés qui inventent des modèles en rupture avec le modèle traditionnel de l’entreprise.
*Love Money : Le love money consiste, pour un créateur d’entreprise, à lever des fonds auprès de sa famille et/ou de ses amis, afin de financer son démarrage. Basé sur la confiance et la bienveillance, le love money est une des sources les plus importantes de financement des jeunes entreprises. C’est un mode de financement observé de près par les investisseurs, il démontre la capacité d’un dirigeant à fédérer un premier tour de table – fut-il familial et amical- autour de son projet entrepreneurial.
** Business Angel : Le business angel, ou « investisseur providentiel » selon sa traduction littérale, est un investisseur qui décide d’investir financièrement au capital d’une jeune entreprise dont le projet lui paraît être innovant et/ou intéressant. En plus d’une part de son patrimoine, cette personne physique met à la disposition du chef d’entreprise son expérience et l’ensemble de ses compétences dans le domaine entrepreneurial.
Capital Développement (“Growth” ou “Expansion Capital”)
Prises de participations minoritaires dans le capital d’entreprises déjà établies et généralement rentables. Les entreprises sélectionnées ont un fort potentiel de croissance qui nécessite la consolidation de leur structure financière pour développer de nouveaux produits ou services, établir une filiale à l’étranger, réaliser une acquisition ou encore accroître leur capacité de production. Le capital développeur structure son portefeuille de fonds en fonction de la taille des entreprises : PME TPE – Small Caps – ETI.
L’investisseur va s’efforcer de détecter des relais de croissance dans l’entreprise. Plusieurs pistes s’offrent à lui :
- Stratégie de croissance externe ou développement de l’activité par acquisition de sociétés du même secteur d’activité ou de sociétés en vue de diversifier l’activité.
- Stratégie de digitalisation du métier historique
- Stratégie de développement international
En toile de fonds, c’est la recherche de création de valeur qui va guider l’investisseur en vue d’une cession à plus ou moins long terme (3 à 7 ans) de sa participation.
Capital Transmission (“Buy out” or “LBOs”)
Rachat de sociétés matures et profitables au moyen de techniques financières à fort effet de levier (forte utilisation de l’emprunt). Le capital-transmission vise aussi bien des PME de quelques millions d’euros de chiffre d’affaires, que des grandes sociétés multinationales. Les opportunités d’investissement sont variées: vente d’une société familiale, cession d’une filiale de groupe industriel, privatisation d’une société cotée ou encore réorganisation d’un actionnariat de financiers (LBO secondaires par exemple).
Capital-retournement
Le capital retournement concerne les entreprises confrontées à de graves difficultés. Le fonds d’investissement procède à l’acquisition d’une part majoritaire, ou de la totalité du capital et injecte les fonds nécessaires au redressement durable de la société. En parallèle, le fonds procède à un changement des équipes de management. La nouvelle équipe effectue généralement de fortes restructurations internes et met en place la nouvelle stratégie susceptible de créer de la valeur.
Après cette période de restructuration et de repositionnement stratégique, le fonds cédera la société comme il le ferait après une opération de capital-transmission.
Si la durée de détention moyenne des participations se situe généralement entre 3 et 7 ans, un véhicule d’investissement comme un fonds de Private Equity, a généralement une durée de vie d’une dizaine d’années.
C’est donc une belle panoplie d’outils qui sont à la disposition des entrepreneurs pour créer, innover et développer les entreprises de demain !
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