Hervé Thévenet : « Notre mission principale est d’assurer la mise en relation entre un acquéreur et un repreneur ».
Associé au sein d’Arcéane depuis 2017, Hervé Thévenet a pris la responsabilité de l’agence de Lyon en 2020, dédiée à la reprise d’entreprise en Rhône Alpes. Lui qui a créé et développé plusieurs entreprises avant de devenir conseiller en cession-acquisition, connaît les points cardinaux de ce métier exigeant et rigoureux.
Témoignage
Comment s’est développé le cabinet depuis deux ans?
« Je suis arrivé juste avant la crise du Covid, en mars 2020, qui nous a obligé à repartir quasiment de zéro, après le départ en retraite anticipé de mon prédécesseur. Il a fallu constituer une équipe, développer la notoriété, renforcer la prospection dans un contexte économique vraiment compliqué, où le relationnel a été anéanti pendant quelques mois. Les projets de cessions et d’acquisitions avaient été fortement freinées durant le premier semestre 2020. Les acquéreurs rentraient brutalement dans une période où ils n’avaient même pas de visibilité à deux mois, qu’il s’agisse de leur propre business ou de leurs fonds disponibles pour se développer. Les acquéreurs potentiels ne savaient pas si les sociétés qu’ils souhaitaient acheter allaient survivre à la situation. Tout s’était figé durant six mois.
Cette phase de sidération a laissé place à un rebond économique. Quel constat avez-vous pu faire ?
« En effet, aujourd’hui, nous commençons à sortir de cette crise. Certains de mes clients m’avaient annoncé des pertes énormes en mars-avril 2020 mais avaient tout rattrapé dès juillet et affichaient même une croissance de 20 % en novembre ! Notamment pour les entreprises de la distribution et des matériaux de construction ou de bricolage. Finalement, 2020 n’a pas été si catastrophique. Si la croissance retrouvée est plus forte qu’espérée en 2021, souvent à deux chiffres, les acquéreurs restent prudents sur leurs projets de développement. »
Quelles sont les typologies d’entreprises que vous accompagnez en cession-reprise d’entreprise en Rhone-Alpes ?
« Notre terrain de jeu, ce sont les PME entre 2 et 20M€ de CA, dans tous les secteurs, l’industrie, la distribution, le négoce, les services, le bâtiment… Nous accompagnons les projets en région lyonnaise, mais aussi dans toute la région Auvergne-Rhône Alpes et même dans le Sud Est. »
Y a-t-il un profil type de l’entreprise en phase de cession ?
« La majorité de notre action concerne en effet la cession et la transmission. Cela concerne souvent des dirigeants, repreneurs ou fondateurs, qui préparent leur départ à la retraite, des entrepreneurs d’une quarantaine d’années qui souhaitent changer d’activité et récupérer les fruits de l’entreprise qu’ils ont développé, ou des groupes qui se séparent de leur filiale pour des questions de stratégie. Sur les 8 dossiers en cours actuellement dans notre cabinet, 5 concernent un départ en retraite ! »
En matière de reprise, vous accompagnez des PME, mais aussi des repreneurs individuels. Quels sont leurs critères spécifiques ?
« Les repreneurs individuels cherchent souvent des entreprises dont le métier est similaire aux leurs, qui répondent à leurs expériences. Souvent, le repreneur a l’idée d’une entreprise idéale : une société qui fabrique ses produits, développe sa propre marque, génère du chiffre d’affaires, a des perspectives de développement et un savoir-faire technique différenciant sans trop de concurrence. L’entreprise parfaite n’existe pas. Nous sommes là pour leur permettre d’élargir leur champ des possibles, de leur ouvrir les yeux sur les opportunités. A contrario, lorsqu’il s’agit d’une entreprise, les critères sont plus précis. Notre mandat de mission répond à une volonté de croissance inscrite dans une stratégie de développement. »
Quelles sont les valeurs principales de votre métier ?
« Notre mission principale est de mettre en relation des acheteurs et des repreneurs, en appliquant des techniques financières et juridiques. La première chose qui nous tient à cœur c’est de ne pas faire prendre de risque inconsidéré à nos clients. Qu’il s’agisse de vente, d’achat, d’une entreprise ou d’un individuel. Ensuite, la valeur essentielle est le respect de la confidentialité, critère indispensable à notre métier. Enfin, nous sommes des hommes et des femmes de terrain, pour qui la proximité et l’écoute sont importants. Il ne s’agit pas de s’imposer comme des virtuoses de la haute finance. Ce qui nous intéresse, c’est l’entreprise, son marché, ses clients. Tous chez Arcéane, nous avons été, à un moment de notre vie, patrons. Nous savons ce que cela implique de créer et développer une entreprise. Nous parlons le même langage que nos clients. »
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